Mieux construire pour mieux instruire. En septembre, les 86 élèves de l’école de Montmidi, à Poitiers (86), ont fait leur rentrée dans un bâtiment flambant neuf. Conçu pour répondre à la croissance démographique du quartier, il fait aussi la part belle aux matériaux locaux et durables, à la résilience énergétique et à la végétation. Une école qui s’adapte au changement climatique tout en favorisant l’éducation à la nature et à l’environnement. Photoreportage.
Des murs de briques en terre crue permettent de réguler la température intérieure tout en servant de complément d’isolation. Cela correspond à l’objectif de l’école : limiter l’usage des énergies non renouvelables et les émissions de gaz à effet de serre, le tout en employant des matériaux respectueux de l’environnement (c’est-à-dire géosourcés, biosourcés et recyclables).
Laurent Schock, conducteur d’opérations au service patrimoine bâti de la Ville de Poitiers et Grand Poitiers, montre la “fenêtre de vérité”. Cette ouverture laisse entrevoir une partie des 600 bottes de paille utilisées pour l’isolation, en provenance de Chinon (37). Elles sont complétées par un isolant fait de lin, de chanvre et de coton organique.
Avec ses 145 m² de panneaux photovoltaïques et sa chaufferie biomasse, l’école produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Le toit est également végétalisé à plus de 50%, grâce à un substrat composé de coquilles d’huîtres de Marennes-Oléron (17), de marc de café et de fibres de bois récupérées sur des chantiers. Autre avantage du toit : il absorbe l’eau de pluie, qui alimente ensuite le jardin pédagogique et une partie de la cour.
Dans la cour, un revêtement drainant laisse l’eau de pluie d’infiltrer les sols. Au fond, une “jungle pédagogique” composée d’arbres, de rondins et d’un bac à sable permet aux enfants de s’amuser tout en stimulant leurs sens.
Un “mur ruban” composé de rondins de bois délimite la cour. Il sert également de refuge pour la faune, avec ses nombreux nichoirs à oiseaux réalisés en partenariat avec Vienne Nature et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Sa hauteur a été pensée pour laisser passer de petits animaux tels que des hérissons ou des furets.
Rédaction et photos : Hildegard Leloué