Pas moins de cinq véloroutes nationales et internationales passent par le nord de la Nouvelle-Aquitaine. La dernière en date, la Vélidéale, relie le Lac de Vassivière à Saint-Nazaire sur un parcours de 665 km, en traversant la Charente et les Deux-Sèvres au cœur de nombreux espaces naturels. En selle sur la partie nord-charentaise, pour 122 km !
La Vélidéale a été inaugurée à l’été 2024, grâce à un travail de coordination entre deux régions (Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-Loire), six départements (Creuse, Haute-Vienne, Charente, Deux-Sèvres, Vendée et Loire-Atlantique) et 24 communautés de communes. La particularité de cet itinéraire cyclable de 665 km est qu’il traverse cinq Parcs naturels régionaux et de nombreux espaces naturels sensibles.
Notre petite balade commence à Rochechouart : après quelques kilomètres, on quitte la Haute-Vienne pour entrer en Charente Limousine. La véloroute passe près du Lac de Lavaud, entre Pressignac et Saint-Quentin-sur-Charente, avec un dénivelé positif émoustillant. Elle traverse ensuite la Vienne à Exideuil-sur-Vienne puis la longe jusqu’à Confolens. Après 40 kilomètres dans les jambes, le camping de Confolens est une halte agréable avec sa petite plage de sable et ça baignade pour se rafraîchir.
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Jusqu’à Saint-Germain-de-Confolens, l’itinéraire est partagé avec la Scandibérique, l’Eurovélo 2 qui relie la Norvège à l’Espagne. De quoi rêver de grande échappée à échelle supérieure. Une fois le magnifique village de Saint-Germain dans le rétroviseur, on traverse Hiesse, où le Clain prend sa source, puis Alloue, où se trouve la Maison de Maria Casarès et son festival d’été. De Champagne-Mouton à Ruffec, le joli village de Nanteuil-en-Vallée et celui de Verteuil-Sur-Charente, au charme médiéval avec son château, ses ruelles et ses venelles, offrent une parfaite halte pour une visite et une petite pause.
Au cœur de la biodiversité charentaise
À Barro, où se déroule toutes les fins septembre le festival de photoreportage Barrobjectif, on entre dans une Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) connue notamment pour ses chauves-souris. Le passage par des zones naturelles sensibles est une composante de cet itinéraire qui a mis la préservation de l’environnement au centre de ses thématiques. On trouve sur son site un atlas de la biodiversité et une charte du cyclo-voyageur engagé.
Apparaît ensuite Villefagnan, où la Ferme de Chassagne produit des légumineuses et farines bio depuis 1995. Son petit camping familial, où l’on plante sa tente sous les arbres fruitiers, au bord de la piscine, est un point de chute appréciable après les 80 kilomètres depuis Confolens. La ZNIEFF de la Plaine de Villefagnan est classée Natura 2000 et la vingtaine d’espèces d’oiseaux nicheurs qu’on y trouve sont protégées (outarde canepetière, œdicnème criard, milan noir, bruant ortolan, pluvier doré…).
Jusqu’à Paizay-Naudouin-Embourie et son château du 14e siècle entouré de douves, qui marque la fin de la Vélidéale charentaise, on circule sur plusieurs kilomètres de voie en site propre. La véloroute continue ensuite jusqu’à Niort où l’itinéraire est ensuite partagé avec la Vélo Francette (La Rochelle-Ouistreham) jusqu’à Parthenay, puis jusqu’à Nantes où on peut alors rejoindre la Vélodyssée (Roscoff-Hendaye).
Le vélotourisme continue son essor
La France se positionne aujourd’hui comme la deuxième destination mondiale pour le tourisme à vélo après l’Allemagne. Plus de 9 millions de séjours vélo sont comptabilisés. En Charente, Stéphane Bauchaud, responsable du secteur mobilités douces et chef de projet Flow Vélo et Vélidéale pour le Département confirme la bonne forme de ce mode de tourisme :
Nous n’avons pas de comptage précis du nombre de cyclistes, mais les collectivités locales et les commerces et services nous font remonter une fréquentation en hausse. Les projections à trois ans font espérer 10 000 passages en Charente, soit environ 200 000€ de retombées économiques par étape.
La dépense moyenne d’un cyclotouriste est de 68€/jour, dont 70% sont consacrés à l’hébergement et à la restauration, selon la Direction générale des Entreprises du Ministère de l’économie et des finances. En 2024 et 2025, le financement de l’Agence de la transition écologique (ADEME) pour le développement du vélotourisme en France (6 millions d’euros) a permis d’étendre le label « Accueil vélo », mais aussi de financer des aires de service et des bornes de recharge de vélos à assistance électrique, d’autoréparation et gonflage de pneus, rendant l’aventure à vélo de plus en plus attractive pour le grand public.
Rédaction et photos : Claire Marquis
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