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Épicerie associative à La Vallée : pari réussi

par | 30 janvier 2024

L'épi dans la vallée

Une association pour pallier la disparition du dernier commerce du village. A La Vallée, près de Rochefort, un groupe d’habitant.es a fait le pari d’ouvrir, fin 2022, une épicerie entièrement gérée et tenue par des bénévoles. Objectifs : la proximité et le lien social. Un an après son ouverture, L’Épi dans la Vallée tire un bilan très positif.


A La Vallée, vers 17 heures le vendredi, il y a un rendez-vous que certain.es habitant.es ne voudraient pas manquer : l’ouverture de l’épicerie. Dans ce village de 700 âmes, le dernier commerce a fermé en 2016 avec le départ à la retraite de son gérant. La mairie a racheté le bâtiment, dans l’espoir de le faire revivre un jour. C’est chose faite depuis décembre 2022 et l’ouverture de L’Épi dans la Vallée, petit magasin associatif entièrement géré par des bénévoles. On y trouve des produits identiques à ceux de la grande distribution mais aussi des productions locales. Pour venir y faire ses courses, il faut adhérer à l’association à l’origine de l’initiative, moyennant 10€ par an. “Nous n’avons pas eu beaucoup d’aménagements à faire. Le lieu était déjà une épicerie autrefois, il était déjà configuré pour nous accueillir”, explique François Cristou, bénévole. Après une année, l’Épi dans la Vallée compte plus d’adhérent.es qu’espéré. “Nous tablions sur une cinquantaine de familles, nous sommes aujourd’hui à 85. Toutes sont du coin”.

Une épicerie associative entièrement bénévole

Le projet tient grâce à la vingtaine de bénévoles qui s’occupent de faire tourner la boutique. Ils ont entre 45 et 80 ans. “J’habite ici depuis 2000, mais quand on n’a pas de jeunes enfants qui vont à l’école, c’est parfois plus dur de rencontrer les gens du village, explique Eliane Proust, retraitée et membre active de l’association. Ce projet m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes, ici c’est multigénérationnel. Comme il n’y avait pas de commerces, on ne pouvait pas se croiser. Là, avec l’épicerie, on voit plein de monde.” Laurence Cotta, bénévole de la première heure ajoute : “il y a plein de gens que je n’aurais pas eu l’occasion de rencontrer si je n’avais pas adhéré à l’association de l’épicerie”.
Impensable bien sûr pour l’équipe active d’ouvrir aux mêmes horaires qu’un commerce classique. Après réflexion, l’Épi dans la Vallée a choisi d’accueillir les client.es à des jours et heures stratégiques : le vendredi de 16h30 à 19h et le samedi de 10h à 12h. Des horaires limités qui n’empêchent pas les habitant.es de venir. “On tourne autour de 300 à 400 euros par week-end”, précise un bénévole.

L’Épi dans la Vallée
Pour venir faire ses courses à l’Epi dans la Vallée, il faut adhérer à l’association qui gère l’épicerie, moyennant 10€ par an

Des prix plus bas que dans les commerces alentours

Il faut dire que pour les Vallois, l’épicerie associative répond à un vrai besoin. Le premier commerce est autrement à dix kilomètres. “Je viens parce que les prix sont intéressants, glisse une cliente, et parce que c’est tout près de chez moi.” Et comme tout le monde se connaît, on peut même donner une liste de souhaits aux bénévoles. “Les clients qui souhaitent certains produits que nous n’avons pas peuvent nous le dire et nous le prenons en compte lorsque nous passons commande auprès du fournisseur. La semaine suivante, ils retrouvent dans nos rayons ce qu’ils ont demandé”, précise François Cristou.

L’association a noué un partenariat avec son fournisseur principal, l’Hyper U de Saint-Savinien, qui applique systématiquement une remise de 10% sur l’ensemble des produits. L’association ne prenant aucune marge sur les ventes, ces tarifs attractifs bénéficient directement aux client.es. “Les gens n’en reviennent pas.” L’intention de l’Épi dans la Vallée, c’est bien de rendre service, et de redynamiser le village. Plusieurs cartons d’idées sont dans les placards, avec l’envie de proposer une offre plus large. “On aimerait bien proposer un bar associatif, en complément. Mais pour l’instant, on n’a pas de bénévole pour ce projet”. L’appel est lancé.


Rédaction et photos : Hélène Galiana

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