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Se former à l’autonomie énergétique avec l’Atelier du Soleil et du Vent

par | 2 juillet 2020


Apprendre à “faire soi-même” est un des credo de l’Atelier du Soleil et du Vent, à Lusignan (86). Auto-installation de panneaux photovoltaïques ou d’un chauffe-eau solaire, auto-construction d’un poêle de masse, l’association propose trois formations dispensées par des professionnels à partir du 10 juillet, pour permettre à chacun de tendre vers plus d’autonomie énergétique. Entretien avec Florent Dupont, co-président de l’association.


Avant d’aborder les formations que vous proposez dans les prochaines semaines, pourriez-vous nous présenter l’association l’Atelier du Soleil et du Vent ?

Après avoir travaillé comme ingénieur au sein d’une entreprise de production de cellules solaires photovoltaïques, j’ai initié, il y a une dizaine d’année, l’Atelier du Soleil et du Vent, avec l’objectif de promouvoir et sensibiliser à l’usage des énergies renouvelables. Cette création s’inscrivait dans une mouvance de développement de l’autonomie énergétique de plus en plus marquée au niveau national. Nous ne préconisons pas de se débrancher des réseaux mais d’en être moins dépendant. Elle répondait aussi et surtout à des convictions propres. Très vite, l’association s’est fait connaître pour son activité d’auto-construction d’équipements, notamment d’éoliennes, en s’appuyant sur des procédés open-source. Dès le lancement de l’association, ce principe du « faire soi-même » était prépondérant dans toutes nos activités, et c’est toujours vrai aujourd’hui. Confrontés aux limites du bénévolat nous avons essayé de faire évoluer le statut de la structure en créant une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Malgré la reconnaissance en 2014, au niveau régional, de cette initiative par la remise du Trophée de la Croissance Verte et Innovation, catégorie “Mutation sociale, écologique et solidaire”, ce projet n’a pas abouti. Je pense que nous étions un peu trop précurseurs. Nous avons donc changé notre fusil d’épaule en organisant, toujours sous statut associatif, des formations assurées par des professionnels à qui on met les locaux à disposition.

Comment se déroulent ces formations ?

Elles prennent la forme de stages pratiques d’une à plusieurs journées sur l’installation de solutions d’énergie renouvelable, la réalisation d’appareils ne nécessitant pas le recours à des énergies fossiles, ou des initiations au travail du bois et du métal. Le but est que chaque stagiaire reparte avec les connaissances pratiques pour faire ensuite par lui-même. Nous en avons fixé trois cet été. La première, le 10 juillet, porte sur l’installation de panneaux solaires photovoltaïques en auto-consommation sans stockage. Avec ces équipements, on consomme directement ce que les panneaux produisent. Le surplus est revendu ou donné au réseau électrique. C’est moi qui vais assurer cette formation, non pas sous la casquette de co-président de l’association, mais en tant qu’artisan. J’ai en effet créé avec deux associés l’entreprise Le Courant Alternatif, qui propose des solutions de chauffage et de production d’eau chaude solaire et au bois ainsi que des systèmes de production d’électricité photovoltaïque, éolien ou hydraulique. Pendant cette journée nous aborderons des notions d’électricité et de mise en place des panneaux sur la toiture. La deuxième formation, le 17 juillet, sera consacrée à l’installation d’un chauffe-eau solaire individuel et sera assurée par Clément Baraton, associé du Courant Alternatif. Il abordera des notions d’électricité et de soudure, pour là aussi permettre aux stagiaires d’avoir les cartes en main et réaliser eux-mêmes leurs travaux. Via Le Courant Alternatif, nous leur donnons l’opportunité de faire un achat groupé d’équipements, de fabrication française et à prix privilégié. Autre intérêt, que ce soit pour l’une ou l’autre des formations : Le Courant Alternatif étant qualifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), nous pouvons assurer la mise en service des installations, ce qui leur permet de bénéficier des crédits d’impôts. La troisième formation est prévue le 1er août. Son thème : Bien démarrer son projet d’auto-construction d’un poêle de masse. Son objectif est double. Il s’agit de comprendre le fonctionnement d’un tel équipement -organes, performances, comparaison avec d’autres modes de chauffage- et par ailleurs d’envisager les premières étapes de la conception de son propre poêle, après l’exploration des modes constructifs et des matériaux utilisés. Elle sera assurée par Guillaume Augais, ingénieur et auto-constructeur de poêles de masse.

Qui sont les participants à ces formations ? Et sentez-vous qu’il y a un souhait plus grand de tendre vers des systèmes faisant la part belle aux énergies renouvelables, notamment après la période de confinement liée au COVID ?

Il n’y a pas un profil type. Nous avons tous les public, âgés ou non, aisés ou pas, mais avec la même volonté d’être plus autonomes et de faire des économies d’énergie. Si l’on constate une accélération de la demande, malgré tout, rien n’est fait pour véritablement accompagner ce mouvement et faciliter les démarches. Aujourd’hui en tant qu’artisan évoluant dans ce domaine, nous sommes les seuls dans Grand Poitiers alors que nous devrions être une majorité. Installer des solutions d’énergie renouvelable reste encore un acte militant, notamment du fait des lourdeurs administratives dans l’obtention des qualifications. La période de COVID n’a pas changé fondamentalement les mentalités mais elle a conforté les certitudes de ceux qui étaient déjà sensibilisés, et qui n’hésitent plus aujourd’hui à sauter le pas. On le constate clairement dans les demandes de nouvelles installations.


Propos recueillis par Philippe Quintard
Photo : Annabelle Avril

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