Les manifestations anti-bassines ont rythmé l’actualité des Deux-Sèvres ces dernières années. Qu’en est-il de leur traduction en justice ? Le 6 janvier s’est tenu à Niort le procès de cinq militants, jugés pour dégradations et violences commises sur le chantier de Mauzé-sur-le-Mignon (79), en septembre 2021. Verdict : une relaxe et quatre condamnations à deux à six mois de prison avec sursis, ainsi que plusieurs interdictions de territoire.
Un questionnement a particulièrement animé ce procès, celui de la violence que nécessiterait la défense du vivant. “Dès le début, ce projet a exclu toute participation civile. Donc ce qu’il nous reste c’est la désobéissance civile […] Nous sommes condamnés à réagir”, s’est défendu l’un des militants, cité dans le compte rendu d’audience du média Blast. Les retenues d’irrigation, surnommées méga-bassines, sont en effet accusées d’entretenir un modèle d’agriculture productiviste et intensive, de favoriser l’accaparement de la ressource en eau et de dégrader l’environnement.
Ces notions de désobéissance civile et d’état de nécessité n’ont pas convaincu le parquet. “On vit tous sur la même planète, après ce n’est pas une raison pour commettre des violences,” a statué la procureure. La Coopérative de l’eau, qui porte ces projets d’aménagement du territoire, a également décrit une “idéologie” imposée “par la force” dans sa plaidoirie.
Pour mieux comprendre la polémique entourant ces retenues d’eau :