Six mois de défi pour mieux s’alimenter 

par | 8 juillet 2025


En Charente-Maritime, plusieurs communautés de communes ont accompagné 40 familles de janvier à juin pour les inciter à manger davantage bio, local et végétal. Le bilan global est « très positif » pour les participant·es au défi.


Dans la cuve du robot, de petites boules beiges s’amoncellent. Les pois chiches s’apprêtent à être mixés. Autour de l’appareil ménager, un couple et une jeune fille s’activent, feuille de recette à la main. Fred, Rosie et Ambre, 11 ans, participent au défi Foyers à alimentation positive. Durant six mois, ce trio habitant La Flotte-en-Ré (Charente-Maritime) s’est engagé dans un challenge ambitieux, celui d’avoir une « alimentation savoureuse, bio et locale, sans augmenter son budget alimentaire », selon les organisateurs. Dans le cadre du Projet alimentaire de territoire (PAT), les communautés de communes Aunis Atlantique, Aunis sud, île de Ré ainsi que la communauté d’agglomération de La Rochelle ont lancé ce défi le 10 janvier. Au total, 40 familles regroupées en quatre équipes ont accepté de jouer le jeu.

Nouvelles habitudes et nouvelles idées

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« On avait envie de mettre en place de nouvelles habitudes, notamment au niveau des courses. On voulait acheter plus local et aussi réduire nos déchets. Ce défi, c’est l’occasion de s’y mettre. À trois, c’est motivant. Tout le monde s’investit et ma fille adore ! », confiait Rosie le samedi 5 avril, en préparant un houmous dans une cuisine collective de Saint-Martin-de-Ré. Deux ateliers « anti-gaspi » et végétalisation du repas, animés par Françoise Grammont, diététicienne-nutritionniste, faisaient partie de l’accompagnement proposé par les collectivités. Tout comme le relevé d’achats pendant sept jours en janvier puis en juin, un chantier participatif ou une visite chez un agriculteur, ainsi qu’une soirée ciné-débat avec la projection du documentaire de l’association Blutopia « De l’assiette à l’océan ».

Durant cette matinée d’atelier, la nutritionniste a prévu une majorité de « recettes sans four, qui peuvent être réalisées simplement dans le jardin ou en camping, avec beaucoup de légumes et de légumineuses », explique la professionnelle. Claire et son fils Jonas, 11 ans, concoctent des croquettes ricotta et petits pois. « Je m’intéresse à l’alimentation car même si je suis en reconversion actuellement, je suis diététicienne. Je suis déjà bien sensibilisée à la nécessité de manger bio. Je trouve ce défi intéressant pour connaître plus de producteurs locaux, découvrir d’autres choses. C’est sympa aussi de pouvoir le partager avec les enfants, pour qui c’est parfois difficile de manger des légumes », affirme cette membre de « L’île flottante », l’équipe rétaise.

Rosie et sa fille Ambre, 11 ans, concoctent un houmous avec les conseils de la diététicienne Françoise Grammont. Celle-ci a animé deux ateliers pour chaque équipe du défi, l’un sur l’anti-gaspi, l’autre sur la cuisine végétale.

Dans la pièce attenante, d’autres protagonistes confectionnent un taboulé libanais revisité, composé de lentilles corail, persil, brocoli et citron. Un joyeux cocktail « d’anti-oxydants et de vitamine C », selon Françoise Grammont. « Nous achetons déjà des produits locaux, bio et de saison. Mais je trouve ça très intéressant d’avoir de nouvelles idées de recettes, d’être dans le concret et également de pouvoir rencontrer d’autres personnes de l’île qui ont le même type de préoccupations que nous. J’avais envie d’avoir des informations sur l’aspect santé de l’alimentation, pas que social et écologique, même si ça va avec. J’ai trouvé de bonnes réponses durant ces ateliers », témoigne Brigitte, retraitée dynamique.

L’heure du bilan

Vendredi 27 juin, l’heure était à la clôture de ces six mois de challenge aux Jardins de l’Aubreçay, un tiers-lieu nourricier situé à Saint-Xandre, dans l’agglomération de La Rochelle. Avec un bilan individuel et collectif puis l’annonce des gagnant·es.

« C’était que du positif ! On a pu instaurer de meilleures habitudes. On va davantage au magasin bio, moins au supermarché et surtout, on a diminué nos déchets. Ce n’est pas si contraignant. On a aussi réduit l’aspect animal de nos repas, on ne pensait pas que manger du poisson c’était si problématique, le ciné-débat nous en a fait prendre conscience. »
Rosie, participante au défi alimentation positive

L’équipe de Rosie a été désignée vainqueur du défi. Les scores étaient très serrés. Le taux de participation aux ateliers et les relevés d’achats ont permis de départager les candidats.
Membre de cette même équipe glorieuse, Brigitte a « beaucoup aimé cette belle aventure. Les différentes activités organisées étaient enrichissantes. De notre côté on a appris à mettre plus de vert dans notre assiette. On ne veut pas devenir végétarien mais on mange maintenant moins de viande et de poisson. On fait encore plus attention à la qualité des produits, en faisant un maximum tout nous-mêmes. » Marion Gomes, chargée de mission PAT à la communauté de communes Aunis Atlantique, souligne aussi un bilan global très positif, avec une progression dans les habitudes observée grâce aux relevés d’achat, et une progression de six points des légumineuses et des produits bio. « Nous avons de très bons retours, en particulier sur les ateliers de cuisine et on nous a réclamé davantage de rencontres avec les producteurs locaux » souligne-t-elle. Elle « espère » voir naître une deuxième édition d’un tel défi.


Rédaction et photos : Amélia Blanchot

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